En France, 71 % des consommateurs intègrent désormais la durabilité dans leurs choix d'achat, plaçant le pays en tête en Europe et traduisant une transformation culturelle vers des pratiques responsables comme la *seconde main*, le don et la revente. 75 % déclarent multiplier ces gestes et 60 % achètent régulièrement d'occasion, portés par des plateformes comme Vinted et Leboncoin. Malgré un regain de confiance (+5 points à 58 %), les Français restent méfiants envers les marques et exigent des preuves concrètes contre le greenwashing. La mode et les produits techniques montrent les progrès les plus nets, tandis que l'alimentation évolue vers les circuits courts. La révolution durable progresse mais reste fragile, freinée par le coût et le risque d'effet rebond.
Les Français affichent un engagement croissant pour la durabilité. D'après les résultats du baromètre Odoxa/BearingPoint, 71 % de ces individus prennent désormais en compte ces critères dans leurs décisions d'achat. Cette sensibilité accrue se traduit par des pratiques concrètes : seconde main, don, revente. Néanmoins, la confiance accordée aux entreprises demeure restreinte.
La durabilité constitue un critère d'achat incontournable
71 % des Français déclarent considérer les critères de durabilité avant d'acheter un produit. Ce chiffre positionne la France au premier rang au sein de l'Europe. En effet, la France surpasse la moyenne européenne de trois points.
Cette prise de conscience ne se restreint pas aux seules déclarations verbales. Les consommateurs manifestent une attention croissante aux enjeux de durabilité des produits, s'éloignant ainsi de la consommation rapide représentée par des enseignes telles que Shein et Temu. La durabilité s'impose progressivement comme un réflexe d'achat, profondément intégré dans les pratiques quotidiennes. Cette modification illustre une transformation culturelle significative.
Des gestes concrets et durables dans le quotidien
Les intentions se concrétisent par des actions. 75 % des Français pratiquent systématiquement ou plus souvent qu'avant le don, la revente, l'achat de seconde main ou la location. Ces pratiques s'intègrent désormais dans une économie circulaire en pleine expansion.
Par ailleurs, 60 % des Français achètent régulièrement des produits d'occasion, selon des données récentes. La seconde main se présente comme une véritable révolution durable en 2025, entraînant une transformation profonde des habitudes de consommation. Le seul inconvénient réside dans le leasing. Les Français demeurent en retrait concernant cette pratique, affichant un taux de 16 % d'adeptes, contre 23 % au niveau européen.
Une confiance encore fragile envers les marques
En dépit de cette sensibilité accrue, les Français continuent d'exercer une certaine prudence. La confiance qu'ils accordent aux marques a augmenté de 5 points au cours de l'année, s'élevant ainsi à 58 %. Néanmoins, ce taux demeure en deçà de la moyenne européenne qui s'élève à 68 %.
Cet écart révèle une exigence particulière. Cette exigence en matière de durabilité incite les marques à illustrer de manière tangible leurs engagements. Les consommateurs français ne se satisfont plus des simples effets d'annonce. Ils sollicitent des éléments concrets attestant de l'engagement des entreprises en matière environnementale. Le greenwashing n'est plus toléré.
La mode et la technologie en tête d'affiche
La dynamique de consommation durable concerne tout particulièrement les produits techniques, tels que l'électroménager et le multimédia, ainsi que le secteur de la mode, englobant l'habillement et les accessoires. Dans ces domaines, plus de 70 % des Français s'engagent régulièrement dans des pratiques responsables.
Vinted compte 23 millions d'utilisateurs en France, tandis que Leboncoin a vu ses annonces passer de 10 à 66 millions en dix ans. Ces données mettent en évidence l'ampleur du phénomène. Les plateformes de seconde main s'affirment comme des acteurs essentiels du secteur du commerce de détail. Elles offrent aux consommateurs l'opportunité de redonner une seconde vie aux objets tout en réalisant des économies.
L'alimentation : un domaine en pleine transformation
Dans le domaine de l'alimentation, les comportements connaissent également une évolution. 44 % des Français achètent davantage en circuit court, contre 35 % des Européens. Cette préférence pour les circuits courts illustre une intention manifeste de diminuer l'empreinte carbone.
Néanmoins, des disparités demeurent. Les Français présentent un certain retard en matière d'acquisition de produits biologiques par rapport à leurs homologues européens. De manière générale, la France se positionne entre 3 et 4 points en deçà de la moyenne européenne concernant les principaux comportements durables liés à la consommation de boissons et d'aliments. La vigilance, toutefois, s'intensifie progressivement.
Une révolution en cours, bien que demeurant fragile
L'adoption majoritaire de la consommation de biens de seconde main se concrétise pour une proportion croissante de la population française, facilitée par l'amélioration de l'offre ainsi que par l'essor des plateformes spécialisées. Ce mouvement redéfinit les paramètres de la consommation responsable.
Néanmoins, des défis demeurent. Le coût demeure un obstacle significatif pour un grand nombre de personnes. Par ailleurs, les avantages environnementaux associés à l'achat de produits de seconde main doivent être envisagés en tenant compte de l'effet rebond, qui pourrait inciter à une hausse de la consommation. La révolution durable est en cours, mais elle nécessite encore de se consolider. Les marques capables de satisfaire ces attentes spécifiques bénéficieront d'un avantage concurrentiel significatif.

